Ils vont avoir mal à la finance

Ont-ils d’autres registres que le mensonge (d’État) et les prévisions arrangeantes ? le ministre de l’Économie et des Finances français en fait douter. Convenant d’un « choc économique extrêmement brutal » et que « le plus dur est devant nous », Bruno Le Maire ne peut s’empêcher de prédire un rebond en 2021 dans lequel il a « une confiance absolue ». D’ici là, il sera toujours possible de réviser une nouvelle fois les prévisions de chute du PIB et d’accroissement de l’endettement…

Surprise ! le risque climatique n’est pas pour tout le monde

Dans la palette déjà bien étoffée des risques financiers, un petit nouveau est arrivé, pudiquement appelé « risque climatique » sans plus de précision. Ce qui a incité le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau à annoncer, dans La Tribune, la tenue cette année d’un nouveau type de test de résistance : « le risque climatique est au cœur de notre métier de superviseur et nous devons développer les technologies pour aider les banques et les compagnies d’assurance à mieux le mesurer. » Que nous vaut donc cette nouvelle préoccupation ?

LA STABILISATION DU SYSTÈME FINANCIER EN QUÊTE DE GARANTIE, par François Leclerc

Billet invité.

Non sans faire preuve d’une indubitable candeur, quatre économistes ont le 8 août dernier signé dans Le Monde une énumération des priorités que les gouvernements européens devraient rapidement se donner, arguant que « la fenêtre de tir sera de courte durée ». Agnès Bénassy-Quéré, Michael Hüther, Philippe Martin et Guntram Wolff le remarquent dans leur contribution : « l’architecture de la monnaie unique demeure fragile, et elle doit faire face à de multiples problèmes toujours pas résolus dans les États membres ».

RETOUR ILLUSOIRE DE LA FED À LA NORMALITÉ, par François Leclerc

Billet invité.

Après de longues tergiversations, la Fed a finalement enclenché prudemment la marche arrière et va progressivement laisser décroître son énorme stock d’actifs en ne renouvelant pas les titres en sa possession, lorsqu’ils arrivent à maturité. Son bilan atteint il est vrai la taille de 4.500 milliards de dollars – il était de 700 milliards en 2008 – et la banque centrale détient environ 15% de la dette fédérale, prêtant le flanc au reproche d’avoir franchi la frontière entre la politique monétaire et la politique budgétaire, qui n’est pas de son ressort, brisant un tabou.

LES BANQUES CENTRALES JOUENT PERSO, par François Leclerc

Billet invité.

La BCE s’est découvert une nouvelle mission, une de plus. Elle cherche à corriger les effets négatifs de sa politique intensive d’achats d’actifs, car celle-ci contribue à aggraver le déficit en collatéral qui s’était déjà instauré en raison de sa demande accrue. Un sujet qui régulièrement réapparait timidement dans l’actualité, sur lequel la discrétion est de mise car touchant à un domaine essentiel du fonctionnement du système financier : la garantie des transactions sur le marché du REPO, là où les banques vont se financer à court terme.

COMMENT SOLIDIFIER L'ÉDIFICE FINANCIER ? par François Leclerc

Billet invité.

On ne parle même plus de crise, tant elle est banalisée ! Chaque jour, les plus infimes variations des mêmes indices – la croissance, le chômage, l’inflation – donnent lieu à des commentaires donnant l’illusion de pouvoir y échapper, mais dont le destin est d’être vite oubliés. The Economist, gardien du libéralisme avancé, en vient à son tour à mettre en cause l’indice de référence suprême, la mesure de la richesse par le produit intérieur brut (PIB). La vérité est toute nue : nous ne disposons pas des instruments de mesure adéquats pour apprécier ce qu’est devenu notre … Lire la suite